Voyage foot à Naples – Un Monde à part

Contexte

Parler du match Naples Juventus que j’ai vécu en 2014, c’est vous parler du match de ma vie. C’était pour moi le début des aventures stades partout dans le monde. 8 ans et des dizaines de stades plus tard, je n’ai toujours rien revécu de tel.

 

Découverte de Naples lors de ce voyage foot…

Naples est une ville incroyable, tellement dépaysante. Pleine de défauts (propreté, vétusté, transport). Ceux qui ne l’habitent pas la détestent. Les italiens vont même jusqu’à dire que Naples, ce n’est pas l’Italie ! Il est vrai qu’au premier abord, le charme de Naples ne vous saute pas aux yeux. Arrivés à l’aéroport, mon camarade de stade et moi montons dans la navette qui nous emmène au centre-ville, et le spectacle est assez repoussant. Les rues et quartiers que nous traversons pour arriver au centre sont assez sales (à mon humble connaissance, le traitement des déchets de la ville est rendu difficile pour différentes raisons politiques, mais je ne saurai vous en dire plus). Pour avoir vécu plusieurs années en Amérique du Sud, on peut retrouver ce genre de décor un peu partout dans des quartiers reculés de grandes villes sudaméricaines. Puis nous arrivons à destination, nos places pour le match du lendemain nous attendent à la réception de notre hôtel, notre découverte de Naples peut débuter.

 

Naples étant une ville très ancienne, elle regorge de patrimoine bâti ultra varié (églises, châteaux médiévaux, Renaissance…). Nous nous attardons aux parties antiques de Naples avant de s’aventurer dans la partie espagnole de la ville. Des ballades envoutantes où le charme commence à opérer. Naples a de nombreux défauts, mais Naples ne triche pas, elle est authentique. Nous arrivons ensuite sur la Piazza del Plebiscito, que j’ai interprété comme étant le point central de la ville. Cette place est immense, entourée de bâtiments colossaux tous plus sublimes les uns que les autres, dont notamment le Palais Royal et la splendide Basilique San Francesco di Paola. Naples est un choc de contraste et cette place l’illustre parfaitement. Je m’explique : Nous nous retrouvons sur cette place magnifique, bordée de monuments à en faire rougir les plus belles villes du monde… mais en s’approchant plus près, on se rend compte que de nombreuses colonnes sont taggés, et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce n’est pas du grand Street Art… Culturellement parlant, c’est un désastre, mais ici à Naples, on pourrait presque le comprendre… Je crois qu’il faut l’accepter comme elle est ou bien la détester… nous avions déjà choisi notre camp et n’allions pas être déçus.

 

Le Vésuve, symbole de la ville et du SSC Napoli…

Pour notre deuxième jour, nous faisons le choix de nous diriger vers l’Est de la ville, et précisément en direction du Vésuve. Comme c’est notre dernier jour d’excursion et que le San Paolo nous attend ce soir, cela nous fait tirer une croix sur la découverte de la baie de Naples à pied et de ses îles paradisiaques, c’est aussi un choix économique que nous ne regrettons pas. Bien motivés, nous attaquons la montée au sommet du Vésuve, qui n’est pas un exploit en soit, mais qui offre une vue exceptionnelle sur Naples, à faire ! Surtout lorsqu’on connaît le rapport au Vésuve qu’entretiennent les supporters du Napoli, qui comparent souvent leur stade au célèbre volcan dans les chants. A peine redescendu que ce sont les ruines de Pompéi qui nous ouvrent leurs portes. Ni une ni deux, nous prenons nos entrées et nous y passerons l’après-midi. Certaines parties sont incroyablement bien conservées quand on sait qu’elles étaient ensevelies sous la lave suite à l’éruption du Vésuve en 79 après J-C… c’est notamment le cas de l’amphithéâtre, ou encore de l’arène. Les ruines de Pompéi sont un voyage dans le temps à ne manquer sous aucun prétexte lors d’un voyage foot à Naples. Sans entrer plus dans les détails d’autres petites visites ou de succulentes pizzas que nous avons pu manger, place au foot :

 

Napoli Juventus 2-0 Mars 2014

Le jour se couche sur Naples et nous revenons de Pompéi en train. N’ayant pas passé la journée à Naples, nous nous apercevons que la ville a changé de couleur, pour se vêtir d’un bleu azur. Nous prévoyons une arrivée au stade anticipée pour en profiter au maximum. Ce soir, c’est la réception du rival turinois, leader confortablement installé en tête du championnat, Naples pointant en troisième position, assez éloignée de l’AS Roma, dauphin de la Juve. Pas vraiment d’enjeu sur le plan comptable pour ce match, mais la rivalité entre les deux clubs est telle qu’il est devenu l’un des matchs les plus importants d’Italie au cours des années 2010. Pour ces raisons, les supporters napolitains seront au rendez-vous.

Sortis du métro, nous voilà donc au pied du San Paolo de Naples, un stade à l’image de la ville. C’est un grand stade de béton et de ferraille dont je ne retiendrai pas particulièrement l’architecture. Mais ce stade (comme leur ville), les Partenopei l’acceptent tel qu’il est, malgré ses défauts apparents. Ici, il faut voir au-delà des apparences pour comprendre ce que Naples a de plus beau à offrir.

Fascinés par les vidéos des virages du San Paolo régulièrement publiées par Decibel Bellini, le speaker officiel du San Paolo, nous avons choisi nos places tout près de la Curva A pour vivre la ferveur napolitaine aux premières loges. L’accès au stade est assez simple, mais c’est une fois à l’intérieur que les choses se compliquent. Le marquage est aux abonnés absents, et un stadier nous fait comprendre que dans ce secteur du stade, on s’assoit un peu où l’on veut (ou où l’on peut en l’occurrence pour ce soir, car le virage et le stade sont pleins). Pas de doute, nous sommes toujours bien à Naples (rires) ! Nous assistons à l’échauffement des joueurs, puis les compos sont annoncées par Decibel et c’est un vrai All Stars Game auquel nous avons la chance d’assister ce soir. Les deux effectifs sont au complet. La composition d’équipe de la Juve est huée par le stade tout entier, puis le nom des joueurs de Naples sont repris un à un par le public. C’est notre premier checkpoint de l’ambiance napolitaine, les très attendus Marek « HAMSIK !! » Lorenzo « INSIGNE !! » et Gonzalo « HIGUAIN !!» retentissent dans le San Paolo, et l’ambiance est lancée !

 

Une fête totale à Naples…

La soirée est belle et les joueurs du SSC Napoli prendront l’ascendant sur leur rival et ne lui laisseront rien. Un jour sans pour la Juventus. Callejon ouvre la marque en première période, le stade tout entier explose en un vacarme d’enfer et fête le buteur en réponse au speaker « José … CALLEJON ! » sept fois, comme son numéro. Nous sommes aux anges, la puissance de la CURVA A impressionne, elle ne s’assoit pas et ne s’arrêtera pas de chanter de la soirée. La CURVA B, sa petite sœur, se donne énormément aussi, mais est un peu trop loin de nous pour pouvoir en juger. En fin de rencontre, c’est Mertens qui viendra sceller le sort des turinois (2-0), qui repartiront la queue entre les jambes…

Petit moment croustillant de la soirée, lorsque Andrea Pirlo, un joueur que j’admire, s’approche pour tirer un corner devant la Curva A mais ne pourra s’exécuter que lorsque les joueurs de Naples eux-mêmes demanderont au virage d’arrêter de jeter des bouteilles en direction du Maestro. Nous nous étions d’ailleurs étonnés de voir que tout le virage se ravitaillait en bouteille d’eau, jusqu’à nous rendre compte que c’était pour les lancer bouchon ouvert sur le grand filet qui abritait le parcage visiteur… l’eau coulant alors sur les supporters turinois par la force des choses… Naples quoi (rires).

Nous repartirons le lendemain matin dans le premier avion, avec des souvenirs impérissables de ce qui reste aujourd’hui notre meilleure aventure stade.

Merci Naples.

 

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